2 Octobre 2010
Des pays comme le Bénin, le Ghana et le Mali ont montré aux yeux de la communauté internationale que la démocratie est possible dans les pays qui se donnent les
capacités de réussir leur transition démocratique. A travers des organes indépendants ou autonomes de gestion des élections.
Avec la vague des conférences nationales - souveraines ou non - en Afrique au début des
années 1990, on assisté dans certains pays à la mise sur pied des structures telles que les Commissions électorales nationales indépendantes (Ceni) ou Commissions électorales nationale autonomes
(Cena). Des organes chargés de l’organisation, de la gestion et de la supervision de l’ensemble du processus électoral. Malgré quelques dysfonctionnementset des problèmes d’efficacité vite
corrigés grâce aux décisions consensuelles, ces organes ont favorisé non seulement l’alternance politique et pacifique dans certains pays, mais aussi l’émergence d’une culture démocratique au
sein des peuples concernés.
Modèles ouest africains
L’Afrique de l’Ouest offre plusieurs modèles. Des exemples qui mériteraient d’être copiés par des pays d’autres régions du continent
où pullulent encore de nombreux régimes dictatoriaux et des régimes pseudo démocratiques. Notamment celles l’Afrique centrale et de l’Afrique de l’est.
Au Bénin par exemple, le rôle de la
Commission électorale nationale autonome (Cena) a été décisif dans l’évolution des attitudes et des mentalités des différents acteurs politiques et des citoyens électeurs. La Cena, qui a la
confiance de toute la classe politique et de la société civile, organise tous les scrutins et proclame les résultats. Véritable arbitre du jeu politique, la Cena a permis aux Béninois de choisir
pour la première fois librement et démocratiquement Nicéphore Soglo président de la République en 1991 face au président sortant Mathieu Kérékou. Ce dernier fera son grand retour au pouvoir en
mars 1996. Réélu en mars 2001, Mathieu Kérékou a définitivement quitté le pouvoir en 2006. Thomas Yayi Boni, l’actuel président a été élu en mars 2006 et sera probablement candidat au scrutin
présidentiel de mars 2011.
Le Ghana est devenu un modèle depuis le passage du président Jerry Rawlings à la tête de l’Etat. Après la très rude période d’assainissement politique et économique qui a
marqué sa prise du pouvoir entre 1981 et 1991, Jerry Rawlings a fait adopter une nouvelle constitution et créé un cadre propice à l’application des règles de jeu démocratiques. Le 3 novembre
1992, le président Jerry Rawlings s’était fait élire. Il fut réélu le 7 décembre 1996. En décembre 2000, il quitta le pouvoir conformément à la constitution ghanéenne qui n’autorise pas plus de
deux mandats successifs de quatre ans.
La Commission électorale ghanéenne est indépendante. Cheville ouvrière du processus électoral, elle prépare les candidats avant les élections sur la nécessité du Fair-play. A
telle enseigne que le perdant reconnaît la victoire de son adversaire et salue le vainqueur. Les contestations se font dans le cadre de la loi électorale. Entre 2000 et 2008, c’est John Kuffuor
qui était président du Ghana et depuis décembre 2008, c’est John Evans Atta Mills, l’ancien Vice-Président de Jerry Rawlings qui préside aux destinées du Ghana. Le Président John Atta Mills a eu
l’honneur de recevoir à Accra le président Barack Obama. Auteur le 11 juillet 2009 d’un discours historique devant le Parlement ghanéen. Discours dans lequel le président américain a cité le
Ghana comme exemple de démocratie et de bonne gouvernance.
Le Mali d’ATT
Au Mali, la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) qui supervise et contrôle les opérations électorales a le mérite
d’avoir permis au pays de l’ancien Président Modibo Keita de vivre de grands moments d’alternance. Ceci, malgré l’implication des services du Ministère de l’Administration territoriale dans
l’organisation des élections.Au lendemain de la transition démocratique dirigée par le général Amadou Toumani Touré. (ATT) qui avait renversé en mars 1991 le général Moussa Traoré, on se rappelle
que Alpha Oumar Konaré fut démocratiquement élu président de la République le 26 avril 1992.
Réélu en 1997, le président Konaré a quitté le pouvoir à la fin de son second mandat en
2002. Avant de se lancer dans la grande aventure de président de la Commission de l’Union africaine (Ua), de 2003 à 2008. Amadou Toumani Touré est revenu par les urnes à la tête de l’Etat malien
en 2002 et a été de nouveau plébiscité en 2007. Toujours après l’important travail de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni).
Malgré les appels à la modification de la
constitution en vue de supprimer la limitation du mandat présidentiel, le président Amadou Toumani Touré a plutôt renforcé les mécanismes institutionnels en vue d’une meilleure séparation des
pouvoirs et d’un meilleur fonctionnement des institutions démocratiques. Il a suivi et mis en pratique les résolutions d’un important forum national sur les problèmes politiques et
institutionnels du Mali. Amadou Toumani Touré a promis de respecter la constitution, de s’en aller en 2012.