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France: Nicolas Sarkozy accusé dans l'affaire Woerth

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La double démission surprise des secrétaires d’Etat Alain Joyandet et Christian Blanc n’aura finalement pas laissé de répit à Nicolas Sarkozy. Rattrapé par l’affaire Woerth-Bettencourt et ses nouvelles révélations embarrassantes, il est prié, par des responsables de gauche comme de droite, de prendre la parole. Alors que plusieurs sources UMP croient savoir qu’il «réfléchit à une intervention», le Président a déjà évoqué, à mots couverts, les accusations lancées contre son ministre du Travail Eric Woerth, dénonçant la «calomnie».

«J’aimerais tellement que le pays se passionne pour les grands problèmes que sont la santé, l’organisation de la santé, les retraites, comment on va créer de la croissance, plutôt que de s’emballer à la première horreur, calomnie qui n’a qu’un seul but, salir sans aucune espèce de réalité», a espéré Sarkozy lors d’une table ronde sur la médecine de proximité à Brie-Comte-Robert. Il a poursuivi son intervention en déplorant «une époque où on s’intéresse plus à la personne qui crée le scandale qu’à la personne qui soigne, qu’à la personne qui travaille, qu’à la personne qui construit».

Responsables de la majorité comme de l'opposition, ils sont d'ailleurs plusieurs à plaider pour que le chef de l’Etat s'exprime rapidement. Ainsi du chef de file des députés UMP, Jean-François Copé, qui a jugé, ce mardi sur France 2, qu'il fallait que Nicolas Sarkoy «parle aux Français» pour que «les choses soient remises en perspective».

«Important qu'il y ait ce message du Président»

«On est dans une période où se multiplie une succession de faits, d'allégations, tout cela va dans tous les sens», pose Copé, tandis que dans une interview au site Mediapart publiée mardi, l'ex-comptable de Liliane Bettencourt affirme qu'Eric Woerth a reçu, en tant que trésorier de l'UMP, la somme de 150.000 euros en liquide pour financer la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy au printemps 2007.

«Ce qui est important c'est que le président de la République parle aux Français», appuie le président du groupe UMP. Et ce avant le 14 juillet? «Quand il le jugera utile, mais je crois que c'est important qu'il y ait ce message du Président», répond Copé, qui voudrait tourner la page des affaires «au moment où il faut prendre des décisions très lourdes», citant la réforme des retraites, la baisse des dépenses publiques, le projet de loi anti-burqa.

L’ancien Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, a aussi suggéré sur Europe 1, que le Président «s’exprime très vite» après ces nouveaux rebondissements.

«Le 14 juillet se profile»

Dans l’opposition aussi, on appelle le chef de l’Etat à sortir de son silence. Le chef de file des députés PS, Jean-Marc Ayrault, souhaite que, face à «la crise politique» provoquée par l’affaire Bettencourt, Sarkozy s’exprime mais «pas pour se justifier». «Quand on ne reconnaît pas ses erreurs, ça ne peut pas marcher», invoque-t-il sur LCI, appelant l’Elysée à être «conscient de cela». Selon le député de Loire-Atlantique qui dénonce aussi «l’indécence au pouvoir», «il faudra bien que Nicolas Sarkozy prenne ses responsabilités. Ca ne peut pas durer comme ça».

«Au président Nicolas Sarkozy de dire la vérité car, avec les dernières révélations, dont je ne sais si elles sont avérées ou pas, nous en arrivons à une crise morale qui pourrait devenir une crise politique grave», a aussi lancé la première secrétaire du PS, Martine Aubry.

Et le porte-parole adjoint de l’UMP, Dominique Paillé, a affirmé sur France Info que sa «parole sera la bienvenue», tout en laissant Sarkozy «maître de son calendrier». «Il est évident que d’une manière ou d’une autre, dans les jours qui viennent», il sera «conduit à s’exprimer devant les Français», croit-il savoir, alors que «le 14 juillet se profile».

François Fillon a dénoncé mardi une «chasse à l’homme» et une «entreprise systématique de déstabilisation», lors d’une conférence de presse au Parlement européen.

La seule prise de parole du chef de l’Etat sur cette affaire remonte au dernier week-end du mois de juin, alors qu’il se trouvait au Canada pour les G8 et G20. Interrogé à plusieurs reprises, il avait alors affiché son soutien à son ministre du Travail: «M. Woerth est un homme qui a toute ma confiance, voilà. Mais je vous l’ai déjà dit hier. Heureusement qu’on ne se voit pas demain parce que, si vous m’aviez posé la question, je me serai un peu répété», avait-il alors rétorqué.

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