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La Guinée nouvelle

Guinée : onze mois après les élections, le pays s'enfonce toujours dans la crise

 

 La Guinée n'est toujours pas sortie de l'ornière 11 mois après l'élection démocratique (du 7 novembre 2010) censée remettre le développement du pays sur les rails.

 

Le pays, devenu une véritable pétaudière, continue de s'enfoncer dans la crise, et même des événements d'ordinaire heureux tels que la qualification éclatante de l'équipe nationale de football face au Nigeria pour la Coupe d'Afrique des Nations ( CAN 2012) semblent ne rien changer à cette atmosphère morose.

INSECURITE GRANDISSANTE

Face à l'insécurité grandissante dans le pays, des organisations tirent la sonnette d'alarme. C'est l'exemple du Groupement organisé des hommes d'affaires de Guinée (GOHA) s'insurge contre les attaques répétées des boutiques et des commerçants.
Cette structure entend créer un groupement d'auto-défense à son propre compte, au regard de "l'impuissance des forces de gendarmerie et de police".

Le GOHA dénonce par ailleurs les difficultés dans les transactions douanières et de débarquement des marchandises au port de Conakry.
Pour sa part, des représentants de la Société Hamana, qui importe en grande partie des denrées alimentaires, ont déploré récemment "la grande corruption" qui règne au niveau de la douane.

A en croire ceux-ci, la surestarie varie entre 15 000 et 20 000 dollars par jour, selon les bateaux.

"Le retard de débarquement, la surestarie, les tractations douanières, les problèmes de devises font monter les prix de façon anarchique et risquent de freiner les activités économiques avec la déperdition prochaine des opérateurs économiques, qui vont chercher des eaux plus favorables pour faire leurs transactions, si le gouvernement ne bouge pas et vite", ont-ils prévenu.

Des observateurs font également état de difficultés dans le secteur de l'électricité, estimant que la négligence, l'insuffisance et l'imprudence des uns et des autres continuent à faire des victimes.

Pour ceux-ci, l'insuffisance en desserte se trouve à la base des installations anarchiques aux conséquences dramatiques, se référant à l'incendie qui a fait périr récemment un couple, et qui serait dû à un court-circuit.

Pour d'autres, il y a le problème de l'eau potable qui se pose avec acuité en Guinée.

"L'eau potable se fait de plus en plus rare. Et en cette période de fièvre typhoïde, les hôpitaux connaissent des affluences considérables. Quant aux eaux dites minérales vendues dans des sachets, aucun contrôle sur la qualité n'est en vue au vue des arrière-goûts et odeurs qu'elles contiennent", déplorent- ils.

Ceux-ci dénoncent par ailleurs l'insalubrité grandissante dans les marchés et les artères des villes, alors que des taxes journalières sont infligées aux commerçants dans le but de maintenir l'hygiène.

REMUE-MENAGE POLITIQUE

Les tiraillements politiques entre le pouvoir et l'opposition constitue également une préoccupation pour des Guinéens qui font état du climat social délétère qui prévaut.

Outre ce remue-ménage politique caractérisé par les divergences entre pouvoir et opposition, les échauffourées à la commission électorale nationale indépendante (CENI) et à la Confédération nationale des travailleurs de Guinée (CNTG ), le dernier événement en date se trouve être la conférence de presse organisée samedi par le Collectif des partis politiques pour la finalisation de la transition pour dénoncer les graves violations des droits humains et de la loi dans l'arrestation, la détention et le jugement des manifestants, et la présence de chasseurs traditionnels "Donzos" à Conakry.

Des observateurs de la scène politique s'interrogent sur les actions à mener pour amener les protagonistes à une table de discussions franches afin que tous les acteurs s'engagent pour le développement économique de leur pays déchiré par les crises à répétition.

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