GUINEEWEB.ORG

La Guinée nouvelle

Le chef de la junte gratifié d'un soutien appuyé en France

 

En visite pour une semaine en France, le général Sékouba Konaté, chef par intérim de la junte de Guinée, qui doit conduire ce pays à des élections fin juin, a bénéficié jeudi d'un soutien appuyé de Paris lors de plusieurs entretiens à haut niveau.

 



C'est "une visite privée avec des rencontres politiques", a expliqué Boubacar yacine Diallo, conseiller à la communication du général Konaté.

 



"Il a entrepris une offensive diplomatique pour présenter la situation de la Guinée et demander un appui à la restructuration des forces de sécurité afin de pérenniser les bases de l'état de droit et de la démocratie", a-t-il ajouté.

 



Dans un grand hôtel de la capitale française, l'officier a enchaîné les rendez-vous. Il a vu des représentants du patronat français, reçu le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner et son secrétaire d'Etat à la Coopération, Alain Joyandet, et devait achever sa journée par une rencontre avec le chef d'Etat français, Nicolas Sarkozy, et le secrétaire général de la présidence française, Claude Guéant.

 



"Cet homme est le centre de l'espoir, l'espoir qui maintenant diffuse vers des élections, le 27 juin, (qui) est toujours la date fixée", a fait valoir devant quelques journalistes Bernard Kouchner, au terme de sa première rencontre avec l'homme fort de Guinée, ex-colonie française.

 



Homme-clé de la prise du pouvoir par l'armée fin 2008 à Conakry, Sékouba Konaté dirige la Guinée depuis que le chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara, a été victime d'une tentative d'assassinat en décembre 2009. Il est chargé de "la transition" devant conduire le pays à sa première élection présidentielle libre depuis l'indépendance de la Guinée en 1958.

 



La France n'a "aucun candidat" pour ce scrutin, a assuré le ministre français. "Nous n'avons pas d'ingérence à manifester, la Guinée et la France doivent reprendre des relations fraternelles, j'espère que c'est ce qui se fera à travers cette préparation des élections", a-t-il ajouté.

 



"Cela fait 50 ans que les Guinéens attendent cela, des élections libres" et "j'ai beaucoup d'espoir que cela puisse se dérouler de façon libre et transparente", a précisé Bernard Kouchner.

 



Il s'agit de la première visite en France du général Konaté depuis le retrait du pouvoir fin 2009 du capitaine Dadis Camara. Depuis le début de l'année, il s'est déjà rendu au Mali, en Gambie, en Libye et au Sénégal, et devrait aller dans d'autres pays européens, selon son entourage.

 



Sa venue en France a été rendue possible par une levée lundi à Bruxelles d'une interdiction de visas qui le frappait dans l'Union européenne en vertu de sanctions décidées après un massacre le 28 septembre à Conakry commis par des militaires contre des opposants, ayant fait au moins 156 morts, selon l'ONU.

 



La responsabilité du général Konaté dans ce massacre, qualifié de crime contre l'humanité par l'ONU et la Cour pénale internationale (CPI), n'a pas été établie par l'ONU. L'officier était en déplacement dans le pays le jour de la tuerie.

 



Alain Joyandet, qui avait déjà rencontré le général Konaté lors de plusieurs déplacements en Guinée en 2009, a indiqué lui avoir "réaffirmé le soutien de la France et la réouverture de ses programmes de coopération civile et militaire". Les "demandes particulières (de Sékouba Konaté) portent surtout sur une coopération militaire dans le cadre des programmes de formation des personnels et de la réorganisation des forces de sécurité", a-t-il précisé à l'AFP.

 



Vendredi, l'homme fort de Guinée doit voir Abdou Diouf, secrétaire général de la Francophonie. Samedi, il prononcera un discours devant la communauté guinéenne vivant à Paris.

 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article