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La Guinée nouvelle

Le processus électoral en panne en Guinée

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C’est toujours l’incertitude à propos du second tour de l’élection présidentielle. « Sans conteste, nous nous acheminons vers l’enlisement de la crise entre la Commission électorale nationale indépendante et les candidats en lice, affirme le site d’information tama tam Guinée. Mamadou Cellou Dalein Diallo et Alpha Condé n’ont pas la même position, poursuit-il, concernant la tenue du second tour de la présidentielle. Et la Commission électorale nationale indépendante ne semble pas rassurer. » La Ceni, pourtant, constate Tam Tam Guinée, « a pris l’engagement de corriger les insuffisances constatées. Seulement, à ces problèmes techniques, s’ajoutent les soucis financiers. La Ceni aurait besoin d’une enveloppe d’au moins 75 milliards de francs guinéens pour faire face au second tour de la présidentielle », affirme le site d’information.

 

Alors ce second tour aura-t-il lieu le 22 août prochain, date avancée par la Ceni et souhaitée par le candidat Cellou Dallein Diallo ? Rien n’est moins sûr…


Alliance ethnique ?


En attendant, le jeu politique se poursuit. Avec le ralliement ce lundi de l'ancien Premier ministre Lansana Kouyaté à Alpha Condé. Kouyaté était arrivé en 4ème position au premier tour. Comme le remarque le site d’information Aminata  , « Lansana Kouyaté n'a rien à avoir politiquement avec le RPG d’Alpha Condé », mais il « partage avec ce dernier l'électorat de la Haute-Guinée. (…) Cette alliance forcée et contre-nature montre à suffisance le caractère ethno-stratégique du RPG, affirme Aminata, qui joue sur la sensibilité mandingue pour contraindre tous les partis politiques qui ont des contingences réelles avec la Haute-Guinée, de le joindre sans conviction d'un lendemain meilleur. »

Pour Kibarou , autre site d’information, la stratégie de Kouyaté est fondée en effet sur une logique ethnique : « mieux vaut accompagner Alpha Condé, même dans la défaite, écrit-il, et se positionner pour récupérer son électorat, que de se mettre contre lui et perdre le soutien de la communauté mandingue. »

« Tout cela fait un peu désordre… » 

Toujours est-il que la presse de la sous-région, après s’être enflammée pour ces élections en Guinée, s’inquiète maintenant de la situation. « Frayeurs à Conakry » : c’est le titre de l’éditorial du Républicain  au Mali. Le Républicain qui rappelle les dernières péripéties : « conditions presque draconiennes du RPG pour sa participation au second tour dont la date (probablement le 22 août) n’est pas encore officielle ; sortie médiatique un peu agacée de Cellou Dalein Diallo contre le Premier ministre de la transition ; (…) psychose du putsch ou en tout cas d’une autre rupture qui viendrait geler la dynamique lancée. Ces événements apparemment déconnectés sont pourtant d’un même tenant : une Guinée apeurée, en apesanteur (…) », s’exclame le quotidien malien. De plus, poursuit Le Républicain, « la nouvelle date du second tour n’est pas taillée dans le marbre mais écrite au crayon à papier, à quelques millimètres de la gomme du Premier ministre de la transition, Jean Marie Doré. (…) Tout cela fait un peu désordre, estime le journal, dans un pays crisogène, avec un chef de la transition qui ne s’accroche pas au pouvoir, qui irait volontiers vivre à Caracas dans quelques mois. »


Compaoré à Conakry


Alors la solution viendra-t-elle du facilitateur Blaise Compaoré ? Le président burkinabé arrive en effet ce mardi à Conakry. Et pour L’Observateur  à Ouagadougou, sa « présence (…) s’inscrit dans une logique de service après-vente politique : à l’évidence deux points s’imposent à lui comme des impératifs catégoriques, estime le quotidien burkinabé :1) Obtenir de tous les protagonistes une sorte de charte morale, un engagement de chacun des candidats (…) à être fair-play pour la suite de la course.
2) Blaise Compaoré ne saurait revenir de ce voyage sans avoir eu, de concert avec les acteurs politiques, à trancher ce nœud gordien (du second tour) : serait-ce le 12 août ? Le 14 août ? Le 22 août ou carrément en septembre ? Pour des raisons objectives,
estime L’Observateur, on ne saurait laisser la Guinée voguer dans un timing aléatoire (…), un état de fait qui ouvrirait un boulevard à tous les travers électoraux avec des conséquences imprévisibles, surtout dans un pays où le vote ethnique demeure une donnée rédhibitoire. »


Fin du suspense ?


Et puis un mot du processus électoral cette fois en Côte d’Ivoire… avec toujours la même arlésienne, à savoir la date de l’élection présidentielle. Et des déclarations qui vont apparemment dans le même sens. Notre Voie, le quotidien du FPI, le parti présidentiel, rapporte que Pascal Affi N'Guessan, le président du parti, « a fait savoir que la date de l'élection présidentielle se précisait et que cette élection se tiendrait en octobre. »

Et de son côté, Le Patriote, quotidien du RDR, parti d’opposition, rapporte les propos de son leader, Alassane Ouattara : « le contentieux sur la liste électorale (…) va se terminer assez rapidement. Et la vérification de la liste, elle, est terminée, affirme-t-il. Donc il n’y a plus de raison maintenant que nous ne puissions pas nous revoir pour fixer la date du premier tour de l’élection présidentielle. Ce devrait être au plus tard en octobre. »


Rfi

 

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