Barri (pseudonyme) vit dans le quartier de Haute-Banlieue, à Conakry. Il est à la recherche d’un emploi.
Dans la zone où je suis, la nuit a été très agitée. Le calme est revenu ce matin, mais ma maison a été ravagée hier soir. Les agresseurs disaient : 'Vous, les Peuls, vous avez déjà
l’argent et en plus vous voulez le pouvoir, on va tout casser'. Aujourd’hui, je suis chez un ami avec ma famille.
Les militants de l’UFDG ne sont pas les coupables des violences, mais les victimes. Cellou Dalein Diallo appelle au calme, mais ce n’est pas possible de se laisser faire. Pendant que
beaucoup jouent aux dames ou au foot dans les quartiers, nous, on va travailler. Les Peuls tiennent la majorité des commerces et, maintenant, on nous casse nos boutiques.
Les forces de l’ordre en charge de maintenir la sécurité s’en prennent elles aussi à nous parce qu'elles savent que si Cellou Dalein Diallo arrive au pouvoir, il traduira en justice tous
ceux qui ont commis des exactions dans la période qui court du décès de Lansana Conté à la présidence de transition [période pendant laquelle l’armée, sous la direction de Moussa Dadis
Camara, a tiré sur la foule dans le stade de Conakry, faisant 157 morts,
le 28 septembre 2009, NDLR].
Nous n’acceptons pas la victoire d'Alpha Condé parce que nous savons qu’il y a eu des fraudes. Et je ne crois pas qu’il soit sincère quand il parle de gouvernement d’union nationale : il a
monté toutes les ethnies contre nous. On n’a même plus l’impression d’être guinéen."