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La Guinée nouvelle

Nouvel ordre d'expulsion: Les Mansaré devront quitter le Canada en deux temps après que la Royal Air Maroc ait refusé de les embarquer

 

Selon le quotidien La Presse, l'expulsion de la famille Keita Mansaré vers la Guinée a été annulée hier pour la troisième fois en deux mois. Pour une raison encore inconnue, la compagnie aérienne aurait refusé de laisser la famille monter à bord au moment de l'embarquement.

Me Salif Sangaré, l'avocat de la famille, a reçu un appel peu avant 23h jeudi l'avertissant que ses clients n'avaient pu prendre le vol de Royal Air Maroc, en partance de Montréal vers l'Afrique. L'Agence des services frontaliers a conduit les six membres de la famille, qui habite présentement chez des amis à LaSalle. L'Agence a également affirmé qu'on tenterait à nouveau de les expulser d'ici dimanche.

Me Sangaré dit vouloir s'adresser aux tribunaux pour dénoncer le traitement réservé à ses clients, jugeant inhumaines les incertitudes qu'ils vivent depuis plusieurs semaines.

Un nouvel ordre d'expulsion a été émis contre les Mansaré, cette famille guinéenne ayant déjà évité trois fois le renvoi, a rapporté vendredi soir Radio-Canada.

Cette fois-ci, l'Agence des services frontaliers du Canada a ordonné que le départ se fasse en deux temps: la mère, Kankou Keita Mansaré, partira dimanche avec ses deux plus jeunes garçons alors que son fils aîné et ses deux filles quitteront mardi.


 L'avocat du clan a présenté une requête de sursis devant une cour fédérale afin d'empêcher cette nouvelle tentative d'expulsion. Si un juge accepte de l'entendre, une décision pourrait être rendue avant dimanche.

Me Sangaré a également déposé une demande de contrôle judiciaire concernant les convocations abusives contre ses clients, qui ont reçu quatre fois l'ordre de quitter le Canada en un mois.

Selon l'avocat, les Mansaré ne veulent pas rester illégalement au pays, mais ils désirent avoir la possibilité d'être entendus et de faire part de leurs appréhensions.

Jeudi soir, le clan Mansaré s'était conformé à un ordre de déportation en se présentant à l'Aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau, à Montréal. Il avait toutefois été refoulé au moment de l'embarquement parce que les enfants n'avaient pas de passeports valides.

Son incapacité à produire les documents de voyage nécessaires l'avait également empêché de partir lors de sa première convocation le 8 avril. La deuxième fois, c'était l'état de santé de l'une des filles qui avait obligé les autorités à repousser son départ.

Interrogé au sujet des Mansaré, le ministre fédéral de l'Immigration, Jason Kenney, a déclaré vendredi qu'il ne pouvait pas commenter les cas particuliers.

«C'est l'Agence des services frontaliers qui a la responsabilité de gérer les renvois liés aux ordres de déportation», a indiqué M. Kenney à la sortie d'un déjeuner-causerie au Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM).

«Mais, de par la loi, l'Agence a l'obligation d'agir avec humanité quand elle renvoie les gens qui ne doivent pas être ici en vertu de notre système judiciaire.»

Originaire de Guinée et arrivée au Québec en 2007, la famille Mansaré, qui compte cinq enfants âgés de 9 à 20 ans, fonde sa demande de résidence sur des motifs humanitaires.

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